Le projet Amazigh s’est articulé sur six séances de cours pour les quatrièmes et les troisièmes. En partant d’une planche d’une trentaine de signes Touareg, dont la signification de représentation, littérale ou symbolique, ainsi que le sens conceptuel étaient indiqué aux élèves, il était demandé à chacun.e.s de produire à partir d’association de signes, une courte phrase de type « proverbe » ou de type philosophique sur la vérité de la condition humaine, et de son rapport au monde, puis de dessiner cette association de signes sur un carré coloré de 20 cm par 20 cm. L’ensemble des travaux a tout de suite été pensé comme un dispositif collectif, avec le projet d’entrecroiser l’ensemble des productions pour créer un tapis se rapprochant de l’esprit berbère, kabyle et touareg. S’inspirant des connaissances culturelles personnelles des élèves, et du patrimoine d’avant les conquêtes arabes qu’est le langage Amazigh, les élèves ont constitué pour leur plus grande curiosité, et avec beaucoup d’efficacité cette œuvre de 300 dessins, composée d’abord au brouillon, puis retracée au marqueur et enfin colorisée à la pastel grasse.

Lors de l’évènement « déambulation artistique » du 13 juin dernier, organisé par le centre social Colucci dans le quartier de Pracomtal à Montélimar, ce tapis a pu être montré à la population du quartier et a été exposée dans un jardin, dans toute sa monumentalité, avec ses mesures de 4,20 m sur 3,15 m . Les gens du quartier de Pracomtal, pour la plupart de culture maghrébine, ont été particulièrement attentifs aux messages créés par les enfants, à la qualité du travail final, ainsi qu’à la mémoire du patrimoine des peuples d’Afrique du Nord, mises ici à l’honneur dans une dimension contemporaine.

Bravo à tous les élèves qui ont traité ce projet avec sérieux et avec beaucoup de réussite esthétique.